Célia Pelluet, chercheuse en physique quantique et humoriste
Peux-tu nous présenter ton parcours et ton ou plutôt tes activités ?
Bien sûr ! Je suis Célia Pelluet, j’ai 27 ans et je suis chercheuse en physique quantique de jour et humoriste, improvisatrice et chanteuse de nuit.
Après un parcours en école d’ingénieur et un doctorat en physique quantique expérimental que j’ai validé en novembre 2023, je suis aujourd’hui chercheuse au Laboratoire Photonique, Numérique et Nanosciences à Talence et je travaille sur une future mission spatiale visant à amener une expérience de physique quantique à bord d’un satellite.
En parallèle, je fais du théâtre d’impro depuis 4 ans et du one-woman-show humoristique et musical depuis bientôt deux ans. Je prépare un spectacle autour des sciences, de mon quotidien de femme et d’humaine dans ce milieu particulier, avec des blagues, des chansons et de la bonne humeur !
En quoi ton parcours en tant que scientifique influence-t-il ton approche de l’humour, et vice versa ?
Je pense que ma formation scientifique me permet de prendre du recul et d’analyser certaines choses de mon quotidien et d’en relever l’absurdité pour en rire. Mon quotidien de chercheuse m’inspire aussi pour écrire : je sais que c’est assez inconnu pour beaucoup, donc je peux amener des sujets nouveaux sur scène.
J’aimerais réussir à utiliser le spectacle vivant et l’humour comme moyen d’éveiller la curiosité du public sur des sujets complexes comme la physique et le monde de la recherche qui me passionnent. Je ne saurais pas vraiment dire si l’humour m’aide dans ma recherche, mais ce qui est sûr c’est que ce sont deux facettes de ma personnalité qui cohabitent et je n’ai pas vraiment d’autre choix que de leur trouver un terrain d’entente.
As-tu été confrontée à des obstacles lorsque tu as décidé de combiner deux activités ?
J’ai bien sûr des obstacles d’emploi du temps. La recherche est un milieu compétitif et exigeant et pendant ma thèse j’ai parfois eu du mal à gérer la pression et le stress de cette double vie. Mais j’apprends beaucoup sur moi et je développe mes capacités d’organisation !
Aussi, il m’arrive d’avoir peur du regard des autres, dans les deux directions : peur que mes collègues scientifiques pensent que je ne peux pas être sérieuse dans mon travail si je fais le clown sur scène, ou à l’inverse que je sois vue comme trop sérieuse et bonne élève pour être drôle. Je me bats encore contre ce double préjugé et moi-même, mais globalement je me sens soutenue par mes collègues et mes proches et le public semble apprécier ce pari.
Tu as réalisé un stand up 45 minutes dans le cadre de notre programme de soutien à l’entrepreneuriat au féminin l’Oasis Wave, et nous t’en remercions. Comment ça s’est passé pour toi ?
C’était un super moment ! L’occasion pour moi de tester un long format pour la première fois, un super crash-test qui a été facilité par la bienveillance avec laquelle j’ai été accueillie !
C’était un honneur de pouvoir partager mon travail avec un public aussi réceptif, et cela m’a encouragée à continuer à explorer les intersections entre la science, l’humour et l’entrepreneuriat au féminin.
Il y a-t-il selon toi des similitudes entre être une femme dans le domaine scientifique, le stand up et dans l’entrepreneuriat ? Si oui lesquelles ?
Absolument, dans chacun de ces domaines, les femmes sont souvent confrontées à des défis spécifiques, qu’il s’agisse de lutter contre les stéréotypes de genre, de faire face à un manque de représentation ou de naviguer dans des environnements souvent dominés par les hommes.
Mais à la fin, on est là et on s’éclate parce qu’on est passionnées !
S’il y avait une chose à faire pour rééquilibrer les forces ça serait quoi d’après toi ?
Pour rééquilibrer les forces, il est essentiel de promouvoir l’inclusivité et la diversité dans tous les domaines, que ce soit en encourageant davantage de femmes à poursuivre des carrières scientifiques, en soutenant les entrepreneuses ou en offrant des opportunités égales dans le monde du spectacle. L’éducation et la sensibilisation jouent également un rôle crucial dans ce processus : c’est un peu ce que je défends en voulant favoriser la visibilité des femmes qui évoluent dans des milieux où elles sont minoritaires.
Les événements comme ceux organisés par l’Oasis Wave sont un bon exemple de moyen de lutter contre la sensation d’isolement que les femmes peuvent ressentir dans ces milieux : on se rencontre, on en parle, on se soutient et on en rit !
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Ce portrait a été réalisé dans le cadre du programme Oasis Wave, soutenu par la Région Nouvelle-Aquitaine, la Ville de Cenon et le CIDFF.
Crédit photo : Laurent Theillet
EN QUELQUES MOTS
Un conseil à donner à une future scientifique ?
C’est un challenge mais c’est passionnant : Allez, viens !
Ta catégorie d’improvisation de prédilection ?
L’improvisation chantée
Une source d’inspiration ?
Il y en a beaucoup ! En ce moment, la série “Crazy Ex Girlfriend”
L’Oasis en un mot ?
Soutien !