Flavien Brizard, Alrj
Depuis quelques mois, Flavien développe son projet ALRJ, une marque de vêtements pour les enfants allergiques. Très impliqué dans cette nouvelle aventure d’entrepreneuriat, son souhait est d’apporter une certaine sérénité aux parents, qui comme lui, s’inquiètent pour leurs petits bouts. Les enfants, quant à eux, pourraient retrouver toute la légèreté de leurs journées grâce à ces vêtements qui signaleraient par de simples petits logos leurs intolérances.
L’Agence nationale de la sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) estime que 8 % des enfants souffrent d’une allergie alimentaire.
Peux-tu nous présenter ALRJ et comment t’es venu l’idée de monter un tel projet ?
Je suis père d’un petit garçon qui souffre d’allergies alimentaires sévères. Avec sa maman, nous passons notre temps à éplucher les compositions de tous les produits alimentaires qu’on achète, on cuisine nos plats, et on prépare chaque jour le panier repas de notre petit loup qui ne peut pas manger les repas de la cantine. C’est un quotidien assez lourd à gérer. Et pourtant, malgré tous nos efforts, une fois qu’il n’est plus sous notre supervision, notre fils peut absorber accidentellement ses allergènes à tout moment.
C’est de ce constat que m’est venu l’idée de développer une gamme de vêtements de prévention, pour avertir l’entourage de mon fils de ses allergies alimentaires. Pour moi, l’information est la clé. Les allergies, ce ne sont pas que des boutons sur la peau et les yeux qui piquent: elle peuvent être mortelles, il ne faut surtout pas sous-estimer cette pathologie.
Les vêtements proposés sur www.alrj.fr sont personnalisables pour que les parents puissent faire apparaître clairement, de manière ludique, les allergies alimentaires de leur enfant. J’ai décliné toute une gamme de motifs funs, pour donner envie aux enfants de porter leurs vêtements.
J’ai utilisé mon fiston comme cobaye, et son premier retour, lorsque je lui ai fait le tout premier t-shirt de marque, a été sans appel : « Papa, je veux pas que tu fasses d’autres vêtements pour les autres enfants, je les veux tous pour moi… »
Quelles ont été tes aspirations professionnelles pour créer ta société ?
J’ai été 12 ans en charge de la communication d’une entreprise. Malheureusement, un tout petit virus a eu raison de mon poste. Cela a été un tournant pour moi.
J’ai décidé de m’impliquer dans un combat que je menais déjà depuis longtemps avec ma compagne à toute petite échelle : faire connaître les allergies alimentaires et surtout leurs risques. Je dois avouer que je me suis très vite fortement impliqué, car le projet me passionne, et aussi parce qu’il s’agit de protéger mon fils, et d’autres enfants. J’avoue que cela fait très discours de Miss France de dire que je souhaite pouvoir aider des enfants malades, mais c’est vraiment un moteur pour moi. J’ai le sentiment de donner beaucoup de sens à ce que je fais !
Les problématiques d’allergies sont très liées aux enjeux écologiques, comment ces derniers sont-ils intégrés au projet ALRJ ?
Même si les études n’arrivent pas à le prouver formellement, la pollution et la dégradation de la qualité de notre alimentation et de notre environnement sont des facteurs d’augmentations des allergies. De plus, les enfants allergiques sont souvent plus sensibles aux produits chimiques et autres substances qu’on trouve parfois dans les textiles.
J’ai donc opté pour une gamme de produits n’utilisant que des cotons 100% bio et des encres à base d’eau, bio et veganes (si si, je vous jure, elles ne le sont pas toutes). Mes vêtements sont imprimés localement, et à l’unité, pour éviter toute surproduction inutile. On ne détruit pas de produits invendus, on ne les produits pas !
Que conseillerais-tu aux personnes qui, comme toi, veulent se lancer dans une entreprise de textile responsable ?
Je pense qu’il faut faire entrer dans les têtes qu’un produit de qualité, respectueux de l’environnement, dure plus longtemps qu’un produit premier prix, déformé dès le second lavage. La filiale du textile reste une industrie polluante. On s’est un peu enflammé ces dernières années. Il faut maintenant revenir à la raison, produire moins, mais de meilleure qualité pour que la durée de vie de vos vêtements s’allonge. Les chiffres que j’ai pu consulter lors de la réalisation de mon business plan semblent indiquer que les mentalités des consommateurs vont dans ce sens. Alors foncez, c’est d’autant plus satisfaisant de réussir son projet entrepreneurial quand on sait qu’on fait les choses bien !
En quoi l’Oasis Coworking a contribué à ton projet ?
Mon alternative était le télétravail avec un enfant de 5 ans à la maison. C’était donc vital ! Blague à part, l’Oasis est avant tout un regroupement de personnes qui mènent chacune leur projet. Tout le monde n’en est forcément pas au même stade d’avancement, et ça, c’est génial. On échange sur nos idées, on les confronte, on prend des contacts, on en donne aussi, et puis on finit par s’investir un peu dans chacune des aventures qui se créent autour de nous. J’aime cette ambiance bienveillante qui règne dans ce lieu de travail. Quand on peut donner un coup de main, on le donne. Et on sait qu’on en recevra de nombreux en retour.
EN QUELQUES MOTS
Ta philosophie ?
ça va être trop bien !
Objectif 2021 ?
Eviter à des enfants allergiques de finir à l’hôpital !
L’Oasis en un mot ?
Bienveillance
Mots de la fin ?
Les enfants allergiques vont être chics !